La pollution du transport aéronautique
Le trafic aérien rejette des oxydes d'azote (NOx), le monoxyde de carbone (CO), des hydrocarbures imbrûlés (HC) et composés organiques volatiles (COV), comme le benzène, les particules fines (PM), du dioxyde de soufre (SO2), de la vapeur d'eau (H20), du dioxyde de carbone (CO2) et enfin l’ozone (O3), non émis directement, mais résultant de réactions photochimiques. De plus les réacteurs rejettent quantité de particules ultra fines, PUF, très nocives pour l’organisme.
Certes, la technologie des moteurs d’avion a progressé, comme celle des voitures, mais ces progrès sont annulés par la croissance du trafic.
Même si on prétend qu’au niveau mondial, le transport aérien n’est responsable que de 2% de la pollution, au niveau local, il faut replacer la pollution non négligeable des activités de l’aéroport dans le cadre de la région des trois frontières. A la pollution de l’aéroport s’ajoute la pollution de l’A35 très fréquentée le long de l’aéroport et traversant l’agglomération de Saint-Louis (35 000 véhicules/jour).
Globalement le transport aérien serait plutôt responsable de 10% de la pollution mondiale, en tenant compte des autres gaz à effet de serre, des émissions en altitude, des études du GIEC, des effets amont et aval.
Selon le Rapport 2016 de l’Agence Européenne de l’Aviation,
- les émissions de CO2 ont augmenté de 80% entre 1990 et 2014, il est prévu qu’elles croîtront de 45% entre 2014 et 2035
- les émissions de NOX ont doublé entre 1990 et 2014, il est prévu qu’elles croîtront de 43% entre 2014 et 2035
Comme pour le bruit, de nombreuses études démontrent les effets de la pollution atmosphérique sur la santé. Le nombre d'hospitalisations d'enfants de moins de 15 ans pour asthme augmente d’année en année ! Comme le kérosène est proche du diésel quant aux émissions résultant de la combustion (hydrocarbures imbrûlés, COV, NOx et particules fines,…), les effets seront les mêmes.
Paradoxalement, des rejets similaires entraînent normalement l’assujettissement des compagnies aériennes à la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes). Mais le transport aérien en est exonéré. Les compagnies ne payent pas de taxe sur le kérosène, selon l'accord de Chicago de 1944, qui a fondé l’OACI.
Plus largement, les émissions liées au trafic aérien échappent aux règlementations internationales sur la lutte contre le changement climatique. Elles n’ont pas été intégrées au protocole de Kyoto (1997).
De-même, les accords de la COP21 excluent le transport aérien !
Ce kérosène contribue au réchauffement climatique sans générer d’impôts qui permettrait aux Etats d’investir dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Il reste beaucoup à faire !
Lire notre dossier La pollution de l’air autour de l’aéroport
Sources: ADVOCNAR La pollution