Reprise du trafic et des nuisances à l’Euroairport

En pleine crise sanitaire, l’ADRA avait mis en garde contre la reprise « comme avant » du transport aérien et de ses nuisances. Depuis juillet, la reprise et ses nuisances sont redevenues le cauchemar des riverains !
Mais l’enjeu n’est pas seulement le bruit. Les activités aéroportuaires entrainent aussi une …

Exposition de la population à la pollution de l’air.

Plusieurs études ont montré, que les avions n’émettent pas seulement des gaz polluants et toxiques (CO2, CO, COVNM, NOx, …), mais aussi des Particules Ultra-Fines, PUF, dispersées très loin et en grandes quantités, nocives pour la santé.

Carte de la répartition de la pollution atmosphérique de l’aéroport (simulation).

Voir notre dossier : POLLUTION aux Particules Ultra-Fines, PUF

« Un site pour cartographier les particules ultrafines de l’EuroAirport »
L’Alsace, Par Jean-Christophe MEYER, 12.09.2021

Nuisances inacceptables

Si la nécessité d’une reprise économique est compréhensible, il est inacceptable qu’elle se fasse au détriment des riverains, et plus généralement, des humains et de la planète. Car l’impact du bruit et de la pollution sur la santé est établi par de nombreuses études (UFCNA, juin 2021).
Et la part de responsabilité du transport aérien sur le changement climatique aussi (AteCoPol, avril 2021)

L’impact du trafic aérien minimisé
Malgré une actualité alarmante, comme l’ultimatum du Haut Conseil pour le Climat pour inaction climatique, les incendies de forêt sur presque tous les continents, les intempéries, la chute vertigineuse de la biodiversité, les rapports sans appel du GIEC, et les annonces de prochaines crises sanitaires et économiques fortement probables, ont continue comme avant.

Mais que fait l’Euroairport ?
L’Euroairport se targue souvent de faire du « développement durable » et de diminuer son impact environnemental. Si on considère l’ensemble des activités aéroportuaires au sol et dans les airs, force est de constater que le principe ÉVITER, RÉDUIRE et COMPENSER, pierre angulaire du développement durable visant à éviter les impacts négatifs sur l’environnement, est un échec.
En termes de pollution, l’Euroairport est un des plus grands pollueurs industriels d’Alsace, alors que les objectifs de la Commission européenne sont de réduire les émissions carbones de 55 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990 (« Fit for 55 »).
Depuis 1990, le transport aérien est le seurl secteur qui n’a pas réduit ses émissions carbones.
Et pour le bruit, contrairement aux affirmations de l’Euroairport et de la DGAC, les mesures du Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement, PPBE, qui seront mises en place en février 2022 à travers un nouvel l’arrêté d’exploitation, ne feront pas baisser le bruit de façon significative pour la population riveraine (environ 40.000 personnes directement impactées). La durée effective du repos nocturne total de 24h à 5h ne sera pas allongée et reste trop courte. Il est prévisible que les avions (retardés) décolleront après 23h et les atterrissages se feront comme avant jusqu’à 24h.
D’ailleurs l’ADRA, sans réponse à la saisine du 9 mars dernier, a engagé un recours avec 18 associations sous l’égide de l’UFCNA auprès du Conseil d’Etat pour une demande d’application de la législation européenne.

Stratégie économique comme avant !
Economiquement, la stratégie de développement est toujours basée sur le low-cost et le tourisme de masse d’une part et sur le fret express d’autre part (pourquoi faut-il 10 vols vers Pristina par jour ?). Deux activités destructrices basées sur des « besoins non essentiels », qui mettent en danger à terme la santé, l’économie et l’environnement. Le secteur aérien devrait se remettre en question en mettant la priorité sur les transports « nécessaires » et en diminuant l’impact environnemental sans attendre d’hypothétiques solutions technologiques lointaines, qui tiennent plus du miracle que des sciences (Voir: Le coût social du bruit du trafic aérien)

Des enjeux vitaux : Vers une transition juste du transport aérien, Stay Grounded, mars 2021

Sur les mêmes sujets, suivez les Assises de l’aviation sur l’avenir du secteur aérien en septembre 2021!

Habiter près d’un aéroport, une vie de bruit et de pollution.
Source Slate.fr, Benoît Helme, 18 février 2021
« Aujourd’hui 1,2 million de personnes vivent dans le périmètre sonore des plus grands aéroports français. »