Gêne sonore dans le ciel autour de Mulhouse

Les causes de la grogne
Nous sommes régulièrement contactés par des riverains des localités au Nord de l’Aéroport qui se plaignent des survols par les avions à l’atterrissage.
Même si le niveau sonore n’est pas comparable avec celui supporté par les communes au décollage, ces riverains constatent également une recrudescence des survols en général et particulièrement le soir. De plus les trajectoires sont très éparpillées et passent au-dessus des centres urbains.

Dans les villages loin des zones urbaines denses et des axes routiers, le fond sonore est calme et les avions viennent troubler cette quiétude auquel chacun aspire. En effet l’OMS considère que des bruits isolés de plus de 45 décibels perturbent le sommeil et qu’à partir de 55dBA ils nuisent à la santé du dormeur.

Pendant l’été 2017 on comptabilise jusqu’à 120 décollages/atterrissages par jour. Les atterrissages commencent à 5h du matin et se terminent théoriquement à minuit. Mais même la nuit, par le jeu des dérogations abusives, des avions en retard décollent et atterrissent après 24h. Les premières heures (entre 5h-7h) et dernières heures (entre 22h-24h) de la journée concentrent jusqu’à 15-20 survols.

Que recommande l’ADRA ?
Cependant, les trajectoires au décollage et les couloirs d’atterrissages sont règlementés et les avions les respectent en général. Et contrairement aux décollages, les trajectoires sont très éparpillées. Comparez la densité des survols dans les cartes ci-après : la légende à gauche donne le nombre de survol par trimestre, de 10 à +500.
EAP_Bulletin_65F-1-2017_densite_survol

Le régime des décollages/atterrissages est marqué par l’orientation de la piste et par les vents. Les vents dominants font que les avions arrivent à plus de 90% par le Nord et décollent vers le Sud. A plus de 5 nœuds de vent, les avions doivent décoller face au vent. De plus les avions en décollant ne doivent pas croiser ceux qui atterrissent.

Signe encourageant, l’approche se fait de plus en plus « en descente continue » (CDA) en suivant les balises (env. 70% des atterrissages pour l’instant). Cette procédure évite l’éparpillement des trajectoires et réduit le bruit et la pollution. Elle répond à la demande de l’ACNUSA et des riverains. Mais les pilotes peuvent aussi décider en approche de raccourcir la trajectoire par bonne visibilité et voler à vue.

Si toutefois vous avez l’impression que les trajectoires ou les horaires ne sont pas respectés, vous pouvez réclamer et demander directement le relevé de trajectoire à l’Euroairport au Service Environnement enviro@euroairport.com pour vérification, en mettant l’ADRA en copie. Indiquez l’heure, votre adresse et la direction du vol.
Les infractions sont transmises à l’ACNUSA qui impose des amandes aux compagnies délictueuses.

Soucieuse de représenter tous les riverains, l’ADRA demande dans sa charte trinationale deux points qui concernent également les riverains sous les trajectoires d’atterrissage :
–    le repos nocturne dès 23h jusqu’à 6h,
–    la limitation des mouvements et une baisse du bruit entre 22h-23h et 6-7h.
De plus l’ADRA, soutenue par l’ACNUSA, exige la fin des dérogations entre 24h et 5h (ou 6h) accordées par le Directeur pour des vols non sanitaires.

Sans aucun doute, les observations et réclamations envoyées au Service de l’Environnement appuient les démarches de l’ADRA. Association indépendante et bénévole, l’ADRA a besoin de chaque soutien. L’ADRA invite donc les personnes concernées à nous rejoindre et de se regrouper dans un pôle dédié aux nuisances dues aux l’atterrissage par le Nord.

Evolution des nuisances
Sans attendre, l’ADRA a adressé une demande de renseignement au responsable du service environnement. Pour pouvoir faire une analyse objective des faits, nous avons demandé des statistiques sur plusieurs années sur l’augmentation et la localisation des survols au Nord (fréquence et trajectoire principalement des atterrissages).
Cette collecte de données est un préalable à toute prise de mesures contre la gêne sonore.

Réponse du 13.11.2017 du Service de l’Environnement de Bâle-Mulhouse :
Les atterrissages par le Nord en piste 15 sont passés
– de 28.825 en 2010 à 36.579 en 2016 (Vol aux instruments, IFR), soit une augmentation de 27%.
– de 4.698 en 2010 à 6.677 en 2016 (Vol à vue, VFR), soit une augmentation de 27%.
L’augmentation globale est de 29% en 6 ans.

D’après ces chiffres, la part des vols aux instruments serait stable autour de 85%.