SOMMAIRE
L'EuroAirport au service de la RegioTriRhena ?
(Mise à jour, 10 mai 2018)
Les brochures l'affirment! Mais d’après le Plan Sectoriel de l'Infrastructure Aéronautique Suisse, PSIA (ou Sachplan Infrastruktur der Luftfahrt, SIL - document préliminaire du 15.05.2013, page 7), la liaison ferroviaire TGV avec l’Aéroport n’a pas pour but de servir uniquement notre région, mais de relier sur le long terme l’EuroAirport aux grands centres urbains Suisses, notamment à Zürich et son aéroport, saturé et limité au plan des horaires, pour permettre par conséquent le transfert des passagers vers Bâle.
Le Plan prévoit une capacité maximale de 147 000 passagers à Bâle-Mulhouse à l'horizon 2030 sans 3ème piste (mais avec 22,5 % de décollages par la piste 26 vers l’Ouest selon le « scénario 3B+ », totalement irréaliste).
Les subventions Suisses sont conditionnées au rattachement de l’aéroport au réseau grandes lignes du TGV.
Le Plan PSIA concède à l’EuroAirport une totale liberté de développement sans garanties ni limites juridiques pour les riverains.
Les projets de développement économiques de la CCI de Mulhouse et des communes riveraines vont dans le même sens. Pour preuve, dans de nombreuses publications, l’EuroAirport publie des cartes incluant Zurich dans la « zone de chalandise » (source DGAC : ILS34_Synthese_2009_FR).
Ce qui fait dire à Jacques Finck, Vice-Président de l'ADRA :
« Les riverains ont du souci à se faire » (cité dans l’Alsace du 15 mai 2013).
A quoi ressemblera l'EuroAirport dans 10 ans ?
« Jürg Rämi, le directeur de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, tire sa révérence après avoir dirigé pendant douze ans l’EuroAirport dont le trafic a presque triplé, notamment grâce au développement de EasyJet, la compagnie britannique à bas prix…. »
Faudra-t-il bientôt agrandir le terminal ? L’aérogare a une capacité de 10 millions de passagers par an. Côté piste et tarmac nous avons aussi assez de place. Nous avons un système de piste comparable à celui de Genève, mais deux fois moins de mouvements d’avions, 94 000 contre 180 000 à Genève… »
« On sera toujours un aéroport régional avec des vols point à point et un réseau étoffé avec plus de destinations en Scandinavie et en Europe de l’Est et quelques vols intercontinentaux. Mais la croissance ne sera pas linéaire, l’aviation continuera à traverser des crises. Dans dix ans le raccordement ferroviaire sera opérationnel et il y aura sans doute une extension du Cargo Terminal."
Citations de L’Alsace du 23 septembre 2015.
Qu’en pense l’ADRA ?
Que prédisent les chiffres et les responsables ?
- Les milieux de l’aviation aéronautique prévoient globalement un doublement du trafic au niveau mondial d’ici à 2030 !
- Le modèle économique de l’EuroAirport est le Low Cost, dont il dépend déjà à plus de 60% avec EasyJet et les charters !
- L’aérogare a une capacité de 10 millions de passagers par an et le système de piste permet 147 000 mouvements sans 3ème piste.
- Le raccordement ferroviaire sera opérationnel dans 10 ans (il drainera les passagers de Zürich, Bern et Strasbourg) et une extension du Cargo Terminal est probable.
Alors l’ADRA est très pessimiste et prévoit encore une augmentation des nuisances, surtout si les élus et les décideurs économiques n’optent pas résolument pour un développement durable et si les citoyens ne participent pas aux décisions sur leur avenir et le cadre de vie.
Que nous enseigne le vote des riverains citoyens du Pays de Saint-Louis 3F aux dernières élections régionales en 2015 ? Les électeurs ont semble-t-il exprimés le rejet de ceux qui décident à leur place sans prendre en compte leurs besoins (à part dans une certaine mesure, les emplois recréés depuis la crise de Crossair et Swiss en 2004 à l’EuroAirport).
D’un autre côté, grâce au travail incessant de personnes engagées dans la défense de l’environnement et dans le droit fil de la COP21, les mentalités changent doucement. On sent une ouverture à la problématique du changement climatique et aux effets négatifs sur la santé (particules fines, problèmes respiratoires, troubles du sommeil - en particulier chez les enfants).
On ne désespère pas de voir le bruit et la pollution pris en compte sérieusement dans le développement des activités qu’on espère durables.